LA FAUNE EN HIVER 

L’hiver est une saison difficile pour la faune sauvage de Savoie Mont Blanc. Il fait froid et la nourriture se raréfie. Les animaux s’adaptent, chacun à leur façon. Mais chaque déplacement requiert une dépense d’énergie difficile voire impossible à reconstituer. Ainsi chaque dérangement réduit leurs chances de survie. À nous aussi de nous adapter pour respecter leur tranquillité. 

COMMENT LES ANIMAUX DE MONTAGNE PASSENT-ILS L’HIVER ? 

En montagne, l’hiver peut durer plus de 6 mois, de novembre à mai. Pour se déplacer et maintenir leur corps à température dans la neige, les animaux puisent dans leurs réserves énergétiques accumulées durant l’été. Ainsi le bouquetin mâle peut perdre un tiers de son poids en hiver.  
Pour faire face à ces longs mois, les animaux adoptent des stratégies hivernales variées. Certains choisissent de migrer vers des milieux plus favorables plus ou moins loin. Tandis que d’autres s’adaptent ou hibernent pour tenir et survivre.  

 

LA MIGRATION, VERS DES CONDITIONS PLUS CLÉMENTES 

La migration des oiseaux vers des contrées plus chaudes est bien connue. Certaines espèces telles que le hibou petit-duc, le circaète Jean-le-Blanc ou encore l’hirondelle entreprennent un long exode jusqu’en Afrique.  
Tandis que d’autres comme le chocard à bec jaune ou la perdrix bartavelle descendent dans les fonds de vallée. C’est ce qu’on appelle la migration altitudinale. 
Cette migration est la plus courante et ne concerne pas que les oiseaux. En effet, bouquetins et chamois redescendent aussi plus bas en altitude pour trouver à manger notamment. 

L’ADAPTATION, POUR SURVIVRE À L’HIVER

Bouquetins et chamois s’adaptent aussi à l’hiver en se parant d’une épaisse fourrure de couleur plus foncée pour retenir la chaleur des rayons du soleil.  

Tandis que d’autres animaux se couvrent de poils ou de plumes de la couleur du milieu ambiant. C’est ce qu’on appelle l’homochromie. Ainsi le lièvre variable, l’hermine ou encore le lagopède deviennent blancs comme neige. Bien camouflés, ils échappent ainsi à leurs prédateurs.  

Certaines espèces sont prévoyantes et constituent des réserves de nourriture avant l’hiver comme l’écureuil, l’hermine ou la mésange.  

L’HIBERNATION, UNE MISE EN VEILLE VITALE

L’hibernation est le stade ultime de l’adaptation. Les animaux abaissent leur température corporelle et ralentissent leur métabolisme. Ils passent ainsi l’hiver en puisant dans leurs réserves stockées durant les mois d’activité. La marmotte est sans doute la plus célèbre hibernante mais d’autres espèces telles que le hérisson, le lérot, le loir, ou encore certaines chauve-souris hibernent aussi. La grenouille s’envase au fond des mares. Tandis que les serpents ou les insectes se tapissent sous terre en attendant la remontée des températures. 
 
Malgré leur adaptation, beaucoup d’animaux meurent en hiver. Cette saison est un facteur de sélection naturelle. Il faut bien garder à l’esprit que les animaux sont alors en mode survie. Chaque fuite devant l’humain représente une dépense énergétique qui peut, à force de répétition, leur être fatale.  

LES ANIMAUX S’ADAPTENT À L’HIVER… L’HOMME AUSSI

En hiver, la multiplication des activités sportives et de loisirs augmentent les risques de dérangement de la faune sauvage. Pour limiter notre impact sur ce milieu déjà fragilisé par la saison, quelques règles de comportement peuvent être adoptées. 

 

LAISSER LA NATURE VENIR À SOI 

Respectons le silence de l’hiver. Attendons sans faire de bruit et faisons-nous oublier pour observer les animaux. Les jumelles sont idéales pour contempler un bouquetin à distance dans son véritable comportement et non dans une scène de fuite. 

 

FAIRE LE MOINS DE TRACES POSSIBLES 

À raquettes ou à skis, veillons à respecter les itinéraires ou à utiliser les traces déjà existantes. Cela évite de multiplier les risques de déranger les animaux de montagne, notamment le tétras-lyre lové dans son igloo creusé dans la poudreuse. Et bien sûr, ne laissons rien derrière nous. 

 

LAISSER SON CHIEN À LA MAISON

Autant que possible… car sa seule odeur ou un aboiement suffise à inquiéter la faune sauvage. C’est notamment pour cette raison que les chiens sont interdits, même tenus en laisse, dans certaines zones protégées comme les parcs nationaux ou les réserves naturelles. 

 

SORTIR AVEC UN GUIDE 

Les professionnels de la montagne connaissent ce milieu fragile. Ils savent accompagner les pratiquants d’activités extérieures dans une découverte respectueuse de la faune et de la flore de montagne. Et gardons à l’esprit que la forêt est un refuge important pour une grande partie de la faune en hiver, alors restons sur les chemins.